Scandales
On dit parfois « que l’on parle de moi en bien ou en mal. Peu importe. Au moins on parle de moi », je ne pense pas que Nouvelles Frontières soit de cet avis en ce moment … Un énorme scandale leur pend au bout du nez. Un article publié le 20 mai 2014 par une ONG, Alpna, dénonce en effet les actions du partenaire camerounais (Cameroun Aventure) du groupe. Celui-ci serait coupable d’actes de maltraitance envers les populations pygmées « bakas ».
Les faits
Les accusations misent en avant dévoilent les conditions de vie scandaleuses des populations, ainsi que leurs salaires. Celui-ci se constituerait essentiellement d’alcool et la rémunération pécuniaire n’avoisinerait pas l’euro par personne. D’autre part, dans l’optique d’offrir au touriste ce qu’il désire voir, c’est-à-dire, de la rencontre authentique avec les populations autochtones, le circuit « Rendez-Vous en Terre pygmée » ne serait en réalité qu’un pur « montage touristique ».
Contraints de délaisser leur mode de vie quotidien dans les terres lorsque les touristes arrivent, les « bakas » seraient forcés de se comporter, le temps du séjour, comme une tribu de chasseurs vivant des bienfaits de la forêt. Seulement voilà, ce style de vie ne serait que celui de leurs ancêtres et donc le véritable reflet d’une époque aujourd’hui révolue. Les pygmées bien plus modernes ne serait plus en mesure de vivre de cette façon, ce qui toujours selon Alpna aurait des conséquences dramatiques.
Une politique RSE à haut niveau
Notre objectif ici n’est pas de diaboliser Nouvelles Frontières car nous n’avons pas tous les tenants et aboutissants de cette histoire mais simplement de montrer l’importance d’intégrer une politique de responsabilité sociétale à haut niveau dans l’entreprise en impliquant l’ensemble des parties prenantes (les réceptifs en particulier).
De plus, Nouvelles Frontières, qui avait entamé une politique de développement durable et une communication sur leur site Internet depuis 2007, promeut toujours cet engagement. Or, avec des histoires de la sorte, le tour-opérateur va rapidement être pointé du doigt pour son Greenwashing.
Attention car les prix Pinocchio du développement durable ne sont pas loin…
TUI doit réagir
Alors même que le groupe international TUI Travel s’est engagé sur une politique de développement durable à travers principalement le programme de responsabilité sociétale Travelife pour les tour-opérateurs, la filiale française qui possède en outre la marque Nouvelles Frontières se doit de réagir et d’intégrer le plus vite possible une stratégie en matière de responsabilité sociétale.
Alors même que Transat France vient de recevoir le label Travelife Partner (2nd niveau du programme de certification) TUI France se doit de suivre le mouvement pour tendre vers toujours plus de qualité et de transparence dans son travail de voyagiste.
Travelife
Pour rappel, le programme Travelife pour les tour-opérateurs possède des critères extrêmement détaillés qui sont classés selon les thématiques suivantes :
1. Gestion du développement durable
2. Management interne: politique sociale & droits de l’homme
3. Management interne: environnement & relations avec les communautés
4. Agences partenaires
5. Transport
6. Hébergements
7. Excursions & Activités
8. Tour leaders, représentants locaux & guides
9. Destinations
10. Communication et protection du consommateur
Comme nous pouvons le voir, il existe une liste de critères exclusivement dédié aux excursions et aux activités ainsi que des critères pour les agences partenaires réceptives ou encore les tour-leaders. C’est ainsi qu’un tour-opérateur certifié Travelife mettra en place une politique d’excursion et communiquera ses objectifs et ses exigences en matière de développement durable aux prestataires d’excursions sous contrat ou aux prestataires importants.
Ce système permet donc de garder le contrôle total de l’intégralité des prestations du séjour proposé par le tour-opérateur. A dire vrai, la position du tour-opérateur est tout à fait particulière, il se situe au commencement de toute la chaîne de distribution. Dans le cas où le tour-opérateur intègre le développement durable dans sa stratégie, c’est bien entendu toute la chaine qui s’en retrouvera modifiée et cela permettra de réduire au maximum les risques d’information négative comme ce qui se passe au Cameroun.
Un exemple ? Voici l’un des critères qui doit être respecté :
Les prestataires d’excursions ou d’activités sensibles, qui sont intégrés dans des packages ou proposées par des partenaires locaux, reçoivent et mettent en place des directives et/ou codes de conduite afin de minimiser l’impact négatif du touriste et de maximiser le plaisir. Les directives sont développées en collaboration et avec le consentement des ONGs importantes et la communauté concernée.
– Attractions avec animaux en captivité – Activités aquatiques (plongée libre, plongée sous-marine, observation des baleines, dauphins et tortues)
– Pêche
– Visite du patrimoine culturel
– Observation de la vie sauvage et visite des zones protégées
– Faune en captivité
– Rencontre avec les cultures traditionnelles – Visite des zones culturellement ou historiquement sensibles
Les directives incluent l’objet et la manière de communiquer avec les consommateurs y compris l’exigence de communiquer des codes de conduites en rapport avec le consommateur.
Pros du Tourisme ! Il est évident que personne ne veut que son activité soit génératrice de telles horreurs… Afin d’éviter ce genre de débordement, montrez l’exemple, gardez le contrôle de vos prestations, mettez en place des partenariats gagnant-gagnants, prenez soin de vos parties prenantes ! Une solution…. Dotez-vous d’une politique de responsabilité sociétale !
Nous sommes les représentants de Travelife en France, si vous avez des questions appelez-nous ! Nous serons ravis de tout vous expliquer !
Guillaume CROMER, ID-Tourism