On en entend de plus en plus parler des microaventures en France. Pour autant, ce terme qui nous vient du Royaume Uni sous le nom « Micro Adventure » a été le sujet de plusieurs articles et papiers dès 2014. Toujours des suiveurs les Français ? Tour d’horizon de l’arrivée de cette tendance en France.

Comme le dit l’article de novembre 2016 dans le Parisien, cette tendance était annoncée dans le « Global Trends Report 2016 » présenté au salon WTM il y a 2 ans. Concept développé par l’aventurier Alastair Humphreys, l’idée est de faire des expériences de pleine nature relativement simple mais, dans la tête de nombreux urbains, c’est vraiment un truc presque incroyable ! La quête de sens, le retour à la nature, le besoin de sortir de sa zone de confort, l’attractivité des photos & images sur Instagram… Voilà toutes les raisons qui poussent les jeunes urbains à chercher des microaventures en milieu naturel. Alastair l’explique très bien dans l’une de ses premières vidéos sur sa chaîne Vimeo.

Microadventures from Alastair Humphreys on Vimeo.

Dernièrement, c’est mon pote Thibault Labey qui a repris l’idée pour l’adapter à la française en créant Chilowé avec Ferdinand, un site web sous la forme d’une simple page de conversion (pour l’instant) pour pousser les Français en mal d’aventures de s’inscrire pour recevoir chaque jeudi de l’inspiration pour partir à l’aventure à 2 pas de chez eux mais aussi des propositions de produits, d’idées et d’histoires de micro-aventures réalisées par Thibault, Ferdinand et leurs potes. Ils ont par exemple descendu une partie de la Seine au stand up Paddle avec une nuit en bivouac sur une plage, une nuit à écouter le brame du cerf en Sologne ou encore un bivouac un famille avec un enfant de 2 ans sur la Véloscénie.

 

Etant moi-même un adepte de ces micro-aventures en essayant aussi de réduire mon bilan carbone comme dernièrement avec Anne-Claire avec 3 jours d’itinérance à pied entre Le Vigan dans les Cévennes et Gignac près de Montpellier en traversant les Grands Sites du Cirque de Navacelles et de Saint Guilhem le Désert mais aussi avec Patrick & Olivier dans le Massif de Belledonne avec une nuit froide dans le refuge d’hiver de la Pra, je pense qu’il y a un intérêt croissant de la part des publics !

Mais alors, de quelle manière pourrait-on transformer ces opportunités de « marché » en impacts positifs pour les territoires ? On commence à voir apparaître ça et là en France des destinations qui développent des zones aménagées de bivouac. C’est le cas par exemple de Gilles Despeyroux, chargé de mission tourisme durable au Parc naturel régional des Millevaches, qui a présenté ce programme lors de la Journée du Tourisme Durable des Landes de Gascogne organisée le 28 novembre dernier. Des bivouacs aménagés qui reprendraient aussi l’esprit de la valorisation de l’art contemporain que l’on présentait dans un dernier IDTALKS. Ces refuges d’art dans les Alpes de Haute Provence en étaient un parfait exemple.

Après, ma réflexion, c’est que ces aménagements doivent clairement rester… frugales. Alastair utilise par exemple les « Bothy », des fermes abandonnées dans des contrées éloignées au Royaume Uni qui sont restées ouvertes pour les visiteurs de passage…

Mountain Bikes and Bothy Nights from Alastair Humphreys on Vimeo.

 

Dans la même idée, on trouve encore des cabanes ouvertes dans les Pyrénées, dans les Alpes ou dans d’autres massifs. Parfois, elles deviennent privatisées comme certains Burons dans le Cantal. Or, pour répondre à cette demande de micro-aventures, il faudrait largement retrouver des cabanes, des abris en open source dans nos espaces naturels, faisant ainsi appel aux valeurs des itinérants et aventuriers pour ramener leurs déchets, respecter les lieux et la nature… Laisser ces portes ouvertes, c’est aussi une forme de lutte contre l’argent, contre les dérives du capitalisme. C’est montrer que certaines choses gratuites peuvent permettre une attractivité d’un territoire rural et générer indirectement des impacts économiques pour les acteurs locaux si cela est proposé, organisé comme acheter du pain et des vivres, boire une bonne bière à la fin de la micro aventure. Bien sûr, cela ne pèse pas lourd économiquement mais cela enclenche une attractivité incroyable en ligne ! Alastair et Thibault me donne sans cesse des idées de micro-aventures à réaliser !

A bientôt !

 

Guillaume CROMER, Directeur ID-Tourism