Labels, certifications, normes …
Voici les dénominations que l’on entend le plus souvent quand il s’agit de qualifier une structure touristique durable. Mais saurez-vous les définir? Ont-ils un véritable impact sur la venue des touristes ? ID-Tourism vous livre les réponses.
Labels, certifications, en veux-tu, en voilà !
Avant de débuter cet article, il serait utile de réaliser une piqure de rappel quant aux définitions même des termes : certifications, label, normes.
Les certifications ?
Rapidement, une certification est une reconnaissance par un tiers de la conformité du service de la structure aux exigences environnementales fixées dans un référentiel appartenant à l’organisme certificateur. Sur le territoire français, c’est le Cofrac (Comité français d’Accréditation) qui accrédite des organismes publics ou privés tels que l’AFNOR qui certifient des produits/services selon les normes ISO de l’International Organization for Standardization.
Les labels ?
Un label, quant à lui, atteste que la structure apporte un avantage significatif du point de vue environnemental auprès du consommateur.
Enfin, une norme désigne un ensemble de spécifications décrivant un objet ou une manière d’opérer. Il en résulte un principe servant de règle et de référence technique. A retenir qu’une norme n’est pas obligatoire, son adhésion est un acte volontaire.
Vous êtes déjà plus éclairés ? Alors continuons !
La présence d’un label rassure-t-elle les touristes dans la démarche responsable de la structure ? Sans doute oui. C’est en tout cas ce que l’étude d’Atout France en 2012 démontre : 80% des français considèrent la présence d’un label comme une garantie pour la « démarche tourisme durable ». Les labels sont rassurants ?
Tant mieux ! Mais les français connaissent-ils ces labels si sécurisants ? Sont-ils au fait des différences existantes ? D’après l’étude d’Atout France, les labels du tourisme durable ont, en général, une notoriété assez faible.
Gites Panda WWF, Pavillon Bleu, Ecolabel Européen, Green Globe et la Clef Verte sont les labels arrivant en tête de la part des interviewés qui ont eu le choix entre plusieurs labels. Même si un voyageur sur deux assurent connaitre un label responsable, ils sont néanmoins très peu nombreux capables d’exprimer une définition même générale de chaque label.
Ils y croient mais ne savent pas donner la définition
Alors si les touristes croient en la garantie de ces labels, pourquoi sont-ils inaptes à donner les définitions de ces derniers et pourquoi les labels n’ont pas l’impact escompté sur le choix des touristes ? Tout simplement parce qu’aujourd’hui le développement durable n’est encore qu’au 7ème rang en tant que facteur de choix des touristes français.
En conséquence, si vous souhaitez voir affluer plus de visiteurs dans votre structure labellisée ou certifiée, il faut avant tout autre chose, que ce label ou cette certification soit inclus dans une véritable stratégie marketing, avec un positionnement produit innovant.
Des valeurs commerciales à mettre avant
Si le caractère durable est encore un élément différenciant aujourd’hui, il entrera sans doute à l’avenir dans une certaine normalité. Ne pas avoir intégré des critères de durabilité dans son offre constituera alors un handicap marketing fort et pourrait pénaliser la structure ou le territoire. L’innovation, voici le maître mot.
En Provence, dans un écogite labélisé EcoGîtes de France, le Loubatas est pensé comme un outil pédagogique qui permet une sensibilisation au quotidien à la gestion des ressources : il est équipé de certains outils comme des compteurs visualisant les dépenses en eau, tandis que de nombreux documents pédagogiques y sont présentés.
Autre exemple, dans les villages de vacances labellisés Chouette Nature ont été développé un kit pique-nique « No déchet » permettant à la fois une grande satisfaction de la part des clients et un résultat écologique non négligeable.
A l’étranger, l’Hôtel Crowne Plazza à Copenhague, labellisé La Clef Verte, a trouvé une manière originale de se faire connaître : il offre un repas au client produisant une certaine quantité d’électricité sur un vélo d’entrainement. « Après l’effort, le réconfort », ils l’ont compris !
Une communication décalée, une offre avant-gardiste, voici ce qui peut faire le succès d’une structure labellisée ou certifiée.
Céline ROMERO, ID-Tourism