Le rapport de Deloitte

Il y a de cela presque 5 ans, le cabinet Deloitte publiait le rapport Hospitality 2010 nous donnant des pistes sur les différentes tendances, qui, selon le cabinet, façonneraient l’industrie hôtelière dans le futur.

Suite à son succès, Deloitte réitère sa démarche en publiant le rapport Hospitality 2015. Les conclusions du rapport peuvent s’avérer être de véritables révélations pour les uns ou une évidence pour les autres. Il s’avère qu’au sein des sept facteurs clés de succès annoncés, on retrouve le développement durable ! Voilà une nouvelle qui a de quoi nous réjouir chez ID-Tourism ! Cette étude étant américaine, elle n’est certainement pas arrivée aux oreilles de la majorité des Français, c’est pourquoi nous avons décidé de vous faire part des grandes lignes de ce rapport et en français s’il vous plait ! Pour ceux qui n’ont pas de problèmes avec la langue de Shakespeare, vous pourrez lire l’intégralité du rapport ici.

Hébergements et émissions

Comme nous l’avions déjà dit dans un précédent article, le tourisme est responsable de 5% des émissions de gaz à effet de serre. Bien que le plus gros émetteur soit le secteur aérien, le rapport indique que le secteur d’hébergement n’est pas en reste puisqu’il est à lui seul responsable de 21% des émissions du tourisme.

Types d’initiatives variables

Les initiatives durables dans les secteurs hôteliers sont extrêmement variables. En effet, elles peuvent aller de la réutilisation des serviettes de toilettes, à la certification de bâtiments à haute qualité environnementale grâce à la certification LEED notamment (uniquement aux USA),  en passant par la gestion de programme des énergies vertes….

Un déchaînement des passions

Selon l’étude, la durabilité est un sujet qui, depuis les cinq dernières années, déchaine les passions des consommateurs et des politiques bien plus que les autres. Ainsi de nouvelles normes sociales risquent d’apparaitre dans les prochaines années. L’hôtellerie est un secteur extrêmement vulnérable aux pénuries d’eau, consomme beaucoup d’électricité ce qui en fera un secteur pleinement concerné par ces changements.

Un challenge à relever

Le cabinet prévoit toutefois que même si l’adaptation aux impératifs du développement durable constitue un véritable challenge dans les débuts, les conséquences positives sur l’image de marque de l’entreprise et les avantages compétitifs engendrés convaincront et permettront une « mutation » d’autant plus rapide.

Et heureusement ! Car l’augmentation de la population et la rareté des ressources créeront une nouvelle industrie dans laquelle le développement durable ne devra plus être appréhendé comme concept autonome ou alternatif mais devra être bel et bien intégré au sein même des stratégies des hôtels et des groupes hôteliers.

Un changement nécessaire dans les modes de vie

Le cabinet insiste également sur le fait qu’il apparaît de plus en plus évident que les avancées technologiques ne suffiraient pas à la conformité avec l’ensemble des critères de développement durable : le changement ne se fera que si les modes de vie et les comportements de tout un chacun vont dans le même sens.

Le rapport se veut rassurant dans la mesure où il publie des données qui montrent que la durabilité est de plus en plus vue comme un facteur déterminant dans la prise de décisions des acteurs de l’hôtellerie et non plus comme un simple avantage marketing. Cela dit, elle n’est pas encore complètement intégrée dans la réflexion stratégique globale. Voilà les chiffres clés de l’étude :

  • 95% des voyageurs d’affaires interrogés pensent que l’industrie hôtelière devrait s’engager dans des initiatives vertes ;
  • A partir de 2015, la consommation de biens et services « irresponsables » sera considérée comme de moins en moins acceptable par les clients ;
  • Dans la majorité des pays 60% des personnes connaissent parfaitement les enjeux du développement durable ;
  • 30% des consommateurs achètent en ayant à l’esprit les questions de développement durable.

Le challenge majeur sera donc l’adaptation de l’existant qui sera, reconnait le cabinet, une démarche coûteuse, perturbante mais qui en vaut la peine !

Comment surmonter ce défi ?

Tout d’abord, il est impératif de reconnaître le développement durable comme une composante intrinsèque de la réflexion stratégique, ce qui signifie que ce sont les preneurs de décisions et non plus les professionnelles du marketing qui devront gérer cet aspect pendant cette période de transition.

Plusieurs hôtels, à l’image de  l’établissement 4****australien Alto Hotel, ont compris depuis bien longtemps qu’il ne s’agit pas là que d’une tendance mais d’une opportunité de faire bien en faisant mieux.

« Nous pensons que d’avoir une entreprise respectueuse de l’environnement était non seulement une façon intelligente de faire du business mais également la meilleure façon de de le faire,“ Gary STICKLAND, Alto Hotel, Melbourne

Le changement est en marche….

Célia TROCHON, ID-Tourism