Séjour en Chine

Invité par le groupe Michelin pour participer à la 12ème édition du Challenge Bibendum, c’est pour moi la 1ère fois que je venais fouler le sol chinois. Adieu Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat et autre Google Maps pour une semaine… Ni Hao à Baidu !

 

Bonjour véhicule électrique, triporteur en bambou, minibus automatisé, expert en moteur et en pile à hydrogène. C’est un monde assez méconnu qui s’offre à moi malgré mes gènes liés à l’automobile (Bonjour Papa & Papy). Curieusement, peu (pour ne pas dire aucun) de professionnels du secteur du tourisme ne sont présents à Chengdu, dans la région du Sichuan pour assister aux débats qui ont eu lieu du 11 au 15 novembre dernier. Curieusement oui car les secteurs du tourisme et de la mobilité sont si intiment liés que cela paraît bien étrange que ce soit uniquement la première fois qu’une table-ronde est organisée sur ce lient entre tourisme et mobilité durable.

Et pourtant ! Sans mobilité, à quoi ressemblerait le tourisme ?

Il ne resterait plus que le staycation ou le voyage en réalité augmenté. Sans mobilité, c’est la fin de la rencontre au cours du voyage… Avion, Train, Autocar, Voiture, Taxi, VTC, Triporteur, Moto, Scooter, Trottinette, Giropode, Monowheel, etc. Tant de possibilités pour se déplacer qui permettent aux voyageurs de découvrir les destinations.

Or, cette mobilité se doit aujourd’hui d’être plus durable. C’est bien le cœur des débats du Challenge Bibendum organisé par Michelin depuis 1998.

Dans ce cadre-là, mon rôle était d’animer une table ronde autour du lien entre mobilité durable et tourisme. Cette tâche m’a poussé à réfléchir aux enjeux de la mobilité au service d’un tourisme durable. 4 points principaux m’ont questionné :

–          Mobilité multimodale pour les touristes : Comment leurs permettre de passer facilement d’un moyen de transport à un autre ?

–          Mobilité des touristes en ville : Comment faire que les touristes et les habitants utilisent des mêmes moyens de transport avec des objectifs différents ?

–          Mobilité des touristes en région rural et en espace protégé : Comment offrir des accès faciles et éco-responsables aux sites touristiques ?

–          La mobilité comme expérience touristique : Comment utiliser la mobilité comme la raison centrale du voyage ?

Pour présenter ces enjeux et ces problématiques, nous avions invité avec Michelin 4 intervenants :

–          Kulveer RANGER, expert en mobilité urbaine qui a travaillé pour la ville de Londres et actuellement pour Bristol, capitale verte européenne 2015. Il est chercheur au sein de l’Imperial College de Londres.

–          Jacques NAVES, expert senior à Michelin Travel Partner ;

–          Claudison RODRIGUES, directeur de l’environnement et de la technologie au Jardin botanique de Rio de Janeiro ;

–          Karen BATES KRESS, présidente de la Fondation du Parc Yellowstone.

Je vous invite à retrouver les échanges sur cet article rédigé par Challenges. De mon côté, je voudrais simplement appuyer sur quelques points sur lesquels il faudrait échanger ces prochaines semaines et mois afin de trouver des solutions innovantes pour soutenir les destinations touristiques dans leur choix en matière de mobilité durable.

La mobilité participative au soutien de la protection des parcs naturels ?

Dans les grands espaces protégés comme aux USA avec le Parc de Yellowstone, j’ai pris conscience que les enjeux liés à la capacité de charges de ces territoires n’était encore que très peu pris compte. Et pourtant, qui dit mobilité et typologie de transports dit un nombre important de touristes à gérer pour un territoire à la fois avec ses impacts positifs que négatifs. Par exemple, il serait assez intéressant de mettre autour d’une table des acteurs comme Blablacar, Uber ou Drivy avec des sites comme Yellowstone ou même des Parcs nationaux français afin de réfléchir à l’optimisation du nombre de véhicules au sein d’un espace protégé et ainsi réduire l’impact sur la biodiversité et les écosystèmes fragiles. Dans ce cadre-là, la récolte de « Big data » auprès des touristes pourrait en plus permettre de communiquer au mieux avec eux en leur envoyant des notifications en temps réel sur leur smartphone.

De la même façon, il serait particulièrement intéressant de réfléchir à un développement plus important d’offres de tourisme itinérant en slowtourisme afin de pousser les clients à voir la mobilité comme une solution pour découvrir le territoire. Le marché montre bien que c’est devenu tendance à la fois à pied (Saint Jacques de Compostelle, Grande Traversée des Alpes, etc.), à vélo (Loire à vélo et autres EuroVélo routes) ou encore en voiture (Autotours développés par les tour-opérateurs). Il s’agit simplement d’optimiser au maximum la mobilité pour en faire un outil de développement durable pour le territoire. La région Île-de-France pourrait améliorer largement ses offres de découverte du territoire à la fois pour les habitants et pour les touristes de passage en optimisant au mieux les horaires de RER et de transiliens et le développement de nouveaux partenariats avec des loueurs de vélos à assistance électrique et les collectivités locales à impliquer.

De nombreuses réflexions qui méritent largement de ne pas s’arrêter simplement à ce débat organisé à Chengdu mais de le continuer autour d’un projet plus vaste autour de la mobilité touristique durable. Je réfléchis actuellement au modèle le plus adéquat. Je vous tiendrais informé très vite.

L’écomobilité ? Nous pouvons vous aider !

Guillaume CROMER, directeur ID-Tourism