Le 4 novembre dernier, nous nous sommes réunis à nouveau pour le 3ème apéro Innov’ID autour d’une question intéressante de prospective :

Quels impacts les innovations de rupture auront-elles sur l’industrie touristique ? Y a-t-il un moyen que ces innovations poussent vers un tourisme plus responsable ?

Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’une innovation de rupture ?

Pour répondre une définition trouvée sur la toile, il s’agit d’un changement de concept pour les clients. En général, cette innovation apporte aux clients des bénéfices radicalement supérieurs à un coût radicalement inférieur ce qui va fortement impacter les entreprises traditionnelles du secteur. Côté exemple, on peut citer l’Iphone, l’Ipad, Free, Airbnb, Nespresso, Facebook, la carte à puce, la pile à hydrogène, etc.

Pour l’avenir, en suivant les dernières actualités dont on parle depuis pas mal de temps pour certaines), voici les innovations de rupture qui pourraient impacter le secteur du tourisme :

–          Google Glass ;

–          Objets connectés ;

–          Smart Beacons ;

–          Impression 3D ;

–          Google Car ou voiture automatisée ;

Voici les réponses en vrac proposées par les participants :

Pour revenir sur chacune des innovations, voici quelques pistes de réflexion pour l’avenir :

Des Google Glass pour une expérience client des plus complètes

En guise d’apéritif, voici une vidéo de Google présentant leurs lunettes connectés :

A la fois utilisable par le visiteur et par un guide conférencier, les Google Glass pourraient permettre d’offrir des informations complémentaires au visiteur en la liant à de la réalité augmentée. Permettant déjà aujourd’hui de faciliter l’expérience du client à travers la prise de photo, la géolocalisation, les lunettes pourraient permettre dans l’avenir d’en savoir plus sur certaines œuvres ou sites touristiques et ainsi de choisir, de manière spécifique pour chaque visiteur, d’en savoir plus sur telle ou telle œuvre.

Un combiné gagnant

En combinant également les lunettes avec les applications utilisant les Big data, le visiteur pourrait recevoir en temps réel les informations pour lui éviter des stress supplémentaires comme par exemple les informations sur les transports publics ou encore les bons conseils pour aller visiter certains sites touristiques à des heures plus creuses.

Côté tourisme durable, les Google glass pourraient permettre d’orienter le visiteur plus facilement vers certains sites qui répondent à certains critères de durabilité, indiquant par exemple les étiquettes environnementales, labels et autres engagements de certains sites ou prestataires, un peu comme le propose aujourd’hui Tripadvisor avec le filtre de recherche « GreenLeaders ». En intégrant du ludique et de la gamification, cela permettrait également de créer les conditions pour faire découvrir certains territoires et d’orienter le visiteur vers un tourisme plus responsable.

Bien entendu, il faudra faire attention aux futures dérives de ce genre d’outils…

Des objets connectés pour optimiser les consommations, réduire les impacts environnementaux et améliorer la connaissance du client

Voici une petite vidéo d’introduction de SFR qui présente les objets connectés :

Les objets connectés demain

Tous les experts le disent. Les objets connectés seront partout demain. Dans le secteur du tourisme, outre les Google Glass, on image bien l’utilisation des objets connectés pour optimiser les consommations en eau et en énergie des hôtels et autres hébergements ce qui pourraient impacter demain sur le prix de la chambre pour le client. Imaginez que le prix que vous payez évolue en fonction de l’utilisation des différents services dans la chambre (Baignoire, Climatisation, TV, etc.). De la même manière, les objets connectés pourraient permettre aux responsables d’établissements de suivre en temps réel les consommations en eau et en énergie et ainsi réparer, modifier, remplacer les différentes solutions comme les réducteurs de débit, les ampoules basse consommation, l’arrosage du jardin, etc.

D’une autre façon, les objets connectés pourraient permettre de mieux connaître les habitudes des clients et d’améliorer ainsi la relation client, anticiper ses besoins et donc répondre au mieux à ses attentes en temps réel. Nous savons que dans le secteur de l’hôtellerie, par exemple, c’est devenu un élément fort de satisfaction client. On imagine bien par exemple pour une conciergerie de s’appuyer sur la connaissance du client pour lui faire des propositions sur-mesure d’activités.

Côté automatisation via les objets connectés, le téléphone mobile permet déjà de pouvoir check in et check out sans passer par la réception et gagner ainsi un temps précieux. On peut imaginer demain la même solution pour les locations d’appartements et de maison entre particuliers. Ce serait alors la fin (ou l’évolution nécessaire) de la start-up BnBsitter.

Enfin, l’utilisation de ces objets connectés via les mobiles aura un poids très fort dans l’avenir car les sociétés auront ainsi accès à toute la Big Data de leur clientèle. C’est ainsi qu’Uber, le leader mondial de la location de véhicules avec chauffeur peut déjà voir venir des perspectives de développement que l’on imagine bien au-delà de la simple location de véhicule…

Beacons

I-Beacons, Smart Beacons, si vous ne connaissez pas encore, voici une vidéo :

C’est plus clair ? Imaginez donc un peu le futur dans le secteur du tourisme. Outre les applications directes dans les musées, dans les aéroports, dans certains sites touristiques pour donner des informations complémentaires, des alertes (promotion Flash de certaines boutiques, etc.), nous pourrions aller plus loin en imaginant des partenariats entre des entreprises qui proposent des services et des produits en lien avec des destinations touristiques. Par exemple, une librairie pour installer des beacons sur ces livres de voyages. Après avoir établi un partenariat avec un tour-opérateur spécialisé, une alerte promotionnelle en lien avec la destination serait envoyée au client. Dans ce cadre-là, l’entreprise pourrait être aussi un restaurant traditionnel d’un pays, une boutique de vêtement ethnique, un day spa, une boutique de meubles et de décoration comme Maison du Monde…

L’impression 3D

Elle est présentée comme révolutionnaire, capable de modifier les marchés et de relocaliser, tout en créant de nouveaux métiers.

Dans le secteur du tourisme, son impact est moins tangible à première vue. A part relocaliser la création d’objets souvenirs comme les Tour Eiffel et de pouvoir les personnaliser à volonté, on imagine moins l’impact au service d’un tourisme durable.

Dans l’hôtellerie, on pourrait malgré tout bien imaginer voir venir dans quelques années la possibilité de personnaliser complètement une chambre d’hôtel à partir de l’impression 3D. Des maisons sont bien réalisées déjà aujourd’hui avec des imprimantes 3D géantes… Or, malgré l’intérêt pour l’expérience client, l’impact au service d’un tourisme plus durable l’est moins.

La voiture automatisée ou Google Car

Pour ceux qui n’ont pas suivi le développement de la Google Car, voici un exemple :

Outre donc de permettre d’améliorer l’accessibilité à la mobilité et donc au tourisme potentiellement pour tous, ce véhicule automatisé permettrait de réfléchir à l’accessibilité de certains sites touristiques qui ne sont disponibles aujourd’hui que si le visiteur possède son véhicule.

Dans une vision multimodale de la mobilité, on pourrait très bien imaginer ce genre de véhicule aux abords de certaines gares de Transilien, de RER ou de TGV pour permettre aux touristes non motorisés de se rendre sur certains sites touristiques, voire de passer de sites touristiques à d’autres.

Dans la même idée, ce genre de véhicule automatisé pourrait remplacer demain les navettes (celles du Mont St Michel par exemple) de sites touristiques. Intelligentes, elles pourront même adapter leur vitesse ou leur rotation en fonction du nombre de visiteurs sur le site afin d’éviter de dépasser les capacités de charges de ces sites touristiques.

Enfin, les autotours qui se développent de plus en plus actuellement pourraient très bien être adaptés à ce type de véhicule afin de pouvoir profiter au maximum des paysages, tout en évitant le stress de la conduite dans des lieux inconnus. Il s’agira juste à l’Homme d’accepter d’être dépendant, encore un peu plus, de la machine…

Prochain rendez-vous Innov’ID, ce sera le 2 décembre pour parler Gouvernance du Tourisme dans les espaces protégés.

A bientôt,

Guillaume Cromer, directeur ID-Tourism (suivez moi sur Twitter)

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