D’après Marcel Proust,

« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux », et c’est le message que souhaite faire passer les adeptes de ce nouveau tourisme urbain . Souvent contesté, l’écotourisme urbain représente l’occasion pour les villes de diversifier son offre et de mieux étaler les flux touristiques à travers son espace urbain, tout en valorisant sa biodiversité.

On dit souvent que la ville chasse la nature, l’écotourisme urbain propose de la réintégrer en la mettant au cœur de la découverte d’une ville  !

Un tourisme urbain plus durable

Dépassant les limites que pose l’écotourisme traditionnel (essentiellement en milieu protégé), ce nouveau concept semble être une des formes les plus durables et innovantes pour découvrir une ville. Parmi ses principes fondamentaux, le lieu “écotouristique” en ville utilise une infrastructure déjà existante, ne se limitant pas aux lieux protégés. L’écotourisme urbain peut donc sensibiliser un nombre plus important de personne puisqu’il s’agira de visiteurs (locaux ou étrangers) qui ne sont pas forcément « convertis » à ce type de tourisme comme c’est le cas pour les touristes dans les Parcs Nationaux.

L’écotourisme urbain stimule aussi un tourisme de proximité, qui est un phénomène que l’on voit croître depuis la crise économique qui fait apparaître de nouvelles pratiques touristiques. De même, la question de la  viabilité économique du site se pose beaucoup moins la mesure où le lieu dépend moins du phénomène de saisonnalité qui représente un réel problème dans les sites naturels. Plus encore, la pratique de l’écotourisme en milieu urbain rappelle aux professionnels du tourisme que ce ne sont pas les lieux qui font la durabilité d’un séjour, mais bien les pratiques.

Une réussite prouvée

Certains pays ont marché dans ce sens et affiche un succès triomphant. C’est en Nouvelle Zélande, précisément dans la ville d’Oamaru que l’écotourisme urbain prend tout son sens. Le projet « The Oamaru Blue Penguin Colony » accueille chaque année plus de 75 000 visiteurs. Les touristes ont la possibilité d’observer la colonie de pingouin sous deux formes : le jour pour observer les nids des pingouins ou bien de nuit, afin d’assister à leur retour sur la plage au coucher du soleil. Une stratégie efficace puisque grâce à ces visites nocturnes, les visiteurs sont plus à même de dormir sur place ce qui génère des nuitées supplémentaires dans la ville d’Oamaru.

Toujours en NZ

Toujours chez les Néo-zélandais, à 10 minutes de la capitale Wellington se trouve une réserve naturelle issue d’une restructuration écologique s’étendant pour 500 ans amorcée en 1995. Baptisée « Zealandia », la réserve est un temple pour la biodiversité menacée. La principale mission de cette réserve naturelle est de la rendre dans le même état qu’elle l’était avant l’arrivée de l’Homme, le tout, en symbiose avec la ville. Avec la possibilité de faire des visites nocturnes  ou à l’aube, Zealandia est devenue une attraction touristique importante pour la capitale.

Et en France ?

Bien que peu répandu en France, l’écotourisme urbain commence à prendre du galon dans certaines villes engagées comme Montpellier. Citée par le très sérieux New York Times en 2012 comme l’une des 45 villes mondiales incontournables, la ville cultive l’art de prendre le temps de vivre, de respirer. Vous pouvez découvrir la capitale du Languedoc en segway, déambuler dans les nouveaux quartiers de la ville où cohabitent nature et architecture ou  se balader à vélo le long des vignes. Avec pas moins de 8 prix depuis 2011 en matière de préservation environnementale, Montpellier est définitivement la ville française la plus en avance sur l’écotourisme urbain.

Transformer Paris en lieu incontournable de l’écotourisme urbain

Déjà considérée comme une destination de tourisme urbain, la capitale française a toutes les capacités pour devenir, demain, la destination phare de l’écotourisme urbain. Des jardins, des fermes, en bus ou en péniche, Paris regorge d’activités écotouristiques. A titre d’exemple, au pied du cimetière Lachaise se trouve le Jardin Naturel : un coin de nature impensable au cœur de Paris protégeant le cycle naturel de la biodiversité parisienne.
La Maison des Oiseaux quant à elle permet de découvrir l’avifaune en milieu urbain. L’occasion pour les visiteurs de visiter un jardin écologique regroupant des plantes, fruits, arbres dans le but d’attirer les oiseaux. Les observer sans les déranger, voici ce qui rend l’expérience inoubliable.

Paris capitale de la culture, capitale de la mode, et demain capitale de l’écotourisme urbain ? C’est en tout cas tout ce que l’on souhaite à cette ville qui déborde de possibilités. Une offre en tourisme urbain développée, une mobilité touristique durable à la pointe, Paris peut sans aucun doute devenir un haut lieu de découverte de la biodiversité en ville.

Céline ROMERO, ID-Tourism

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