Faut-il protéger certaines îles jusqu’à en fermer l’accès aux touristes ?

En Thaïlande, les autorités locales ont annoncé la semaine dernière la fermeture d’une île paradisiaque, Koh Tachai, dans la mer d’Andaman. La raison : La barrière de Corail se meurt. La cause : le boom touristique de l’île (+ de 2000 visiteurs par jour sur une petite île). Et oui ! Les écosystèmes marins et insulaires sont fragiles. L’attractivité des activités de nature accessibles comme le snorkeling n’est plus à démontrer et quand il est possible de découvrir des fonds marins et des poissons multicolores dans un décor paradisiaque juste avec un masque et un tuba (soit pratiquement gratuit), il y a du monde qui se bouscule !

Le problème, c’est que ces écosystèmes sont très fragiles et qu’il est important de respecter certaines règles de bon sens, très bien expliquées dans la Charte Internationale du Plongeur Responsable.

Fragilité de l’insularité

Au sein d’ID-Tourism, nous connaissons bien la fragilité des îles, nous avons travaillé sur les questions de tourisme durable au sein des Petits Etats Insulaires en Développement (PEID). Encore plus qu’ailleurs, la notion d’équilibre et de développement durable est nécessaire pour un tourisme positif à la fois pour les populations locales et pour l’environnement. Si l’un des piliers prend le dessus sur les autres, comme le pilier économique dans le cas de cette île thaïlandaise, les autres piliers se désintègrent doucement comme l’environnement (destruction des coraux et de l’écosystème marin) puis le social (économie locale détruite pour les locaux – réduction de la pêche et fin du tourisme).

Et oui, je ne répéterais jamais assez cette expression : « Le tourisme est comme le feu, il peut bouillir ta marmite mais peut aussi brûler ta maison ! ».

Trip en Malaisie

Pourquoi je vous raconte tout ça… En fait, je suis actuellement en Malaisie pour des « vacances », je tente de dénicher les initiatives de tourisme durable dans le pays, de rencontrer des entrepreneurs, hommes et femmes engagés en faveur d’un développement durable de leur pays. Depuis quelques jours, je suis arrivé sur les îles Perhentian dans le Nord-Est du Pays pour rencontrer l’association Ecoteer qui travaille sur deux projets complémentaires :

Ce projet a pour ambitions de sensibiliser les habitants et en particulier les jeunes générations à la préservation de l’environnement, de la biodiversité marine (et des tortues en particulier) en réalisant des actions au sein de l’école et en dehors comme sensibiliser les conducteurs de bateaux qui accompagnent les touristes pour aller faire du snorkeling. Le simple fait d’être présent au cœur du village et de créer du lien avec les habitants permet de faire passer des messages simples pour réduire leur impact sur l’environnement afin que chacun d’eux passe le bon message à leur entourage et aux touristes. Le projet fait d’ailleurs parti de l’initiative “Roots & Shoots” de la Jane Goodall Institute que je ne peux qu’approuver! Voici une vidéo présentant le projet.

Autre projet en lien direct avec la conservation des tortues marines (et principalement des tortues vertes ici), il s’agit pour l’association de préserver les lieux de ponte des tortues, les œufs et les tortues directement en réalisant un suivi photographique des différentes photos qui viennent pondre ici. Les écovolontaires font alors du kayak, de la plongée ou encore des patrouilles de nuit pour surveiller les tortues et les protéger des prédateurs, c’est-à-dire les braconniers (qui volent les œufs et les vendent à 5 Ringit pièce soit plus de 500 Ringit une ponte (environ 125€) et les touristes (qui se rapprochent trop des lieux de ponte ou des tortues pour prendre des selfies).

Le projet travaille également de concert avec l’autre projet pour aller sensibiliser les « boatmen » qui amène les touristes sur les lieux des sorties de plongée.

Le problème actuellement avec ces Îles Perhentian, c’est que le tourisme est en train d’exploser. Sur les 2 principales îles, les hôtels se construisent les uns après les autres se rapprochant dangereusement de l’optimum touristique, ce point d’équilibre qui représente le nombre maximum de touristes qu’un territoire peut potentiellement accueillir en raison de la fragilité du lieu (social ou environnemental).

Expérience à l’étranger et volontariat

Je ne suis pas resté très longtemps sur ces îles mais j’ai trouvé l’implication des volontaires exemplaires pour à la fois apporter leur engagement intellectuel et physique pour protéger ce petit Paradis et l’incroyable biodiversité du lieu. D’autre part, ces jeunes volontaires entre 16 et 25 ans pour la majorité réalisent une expérience extraordinaire dans leur vie, quittant leur foyer familial, découvrant d’autres cultures, vivant ensemble, etc. Ces jeunes citoyens du monde gagnent énormément en expérience et en responsabilité alors qu’ils ne sont même pas encore entrés dans leur vie active qui sera forcément multi-expérientielle.

L’ONG cofondée par Daniel Quilter organise également des « School Camp » et de l’écovolontariat pour des familles alors n’hésitez pas à lui écrire pour avoir des informations.

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Guillaume Cromer, directeur ID-Tourism

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