Une forme de voyages dans le vent

Le tourisme équitable et solidaire est une forme de voyage de plus en plus dans le vent ! Pourquoi ? Parce qu’ils représentent une volonté de la part des voyageurs de devenir des « touristes actifs » ; où le voyage permet la découverte de soi et de l’autre de manière plus approfondie que le tourisme dit de « masse ».

Mais au fond qu’est-ce que cette forme de tourisme recouvre dans la pratique pour les touristes et qu’en retire réellement les populations hôtes ? Et pourquoi parle-t-on de tourisme équitable ET solidaire ?

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(Crédit photo: Voyageons-Autrement)

Attention aux anglicismes

Tout d’abord, il faut bien comprendre que ce terme est purement français. Il est assez difficile de traduire tourisme solidaire dans une autre langue tandis que le tourisme équitable se dit Fair Trade in Tourism.

En France, L’ATES, créé en 2006 et qui est le réseau le plus représentatif de cette forme spécifique du tourisme regroupe aujourd’hui 14 voyagistes et apparait comme l’acteur principal pour ce type d’offre. En effet, chacun des voyagistes membres de l’ATES se sont engagés via un système de garantie et une évaluation sur place des voyagistes sur 56 critères leur permettant d’attester  le bien-fondé de leur adhésion au réseau.

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Sur leur site Internet, on retrouve 2 définitions, l’une du tourisme équitable et l’autre du tourisme solidaire. Les voici :

Le tourisme équitable

C’est un ensemble d’activités de services touristiques, proposé par des opérateurs touristiques à des voyageurs responsables, et élaboré par les communautés d’accueil, autochtones (ou tout au moins en grande partie avec elles). Ces communautés participent de façon prépondérante à l’évolution de la définition de ces activités (possibilité de les modifier, de les réorienter, de les arrêter). Elles participent aussi à leur gestion continue de façon significative (en limitant au maximum les intermédiaires n’adhérant pas à ces principes du tourisme équitable).
Les bénéfices sociaux, culturels et financiers de ces activités doivent être perçus en grande partie localement, et équitablement partagés entre les membres de la population autochtone. (extrait de la « Charte du Tourisme Equitable » élaborée au sein du groupe de travail « Tourisme » de la Plate-Forme du Commerce Equitable)

Les associations qui se définissent « de tourisme équitable » sont censées se soumettre au contrôle de la Plate-Forme du Commerce Equitable.

Actuellement les associations de tourisme membres de la Plate-Forme du sont :

– Croq’Nature

– La Route des Sens

– Tourisme et Développement Solidaires Voyages

Le tourisme solidaire

Le tourisme solidaire regroupe les formes de tourisme « alternatif » qui mettent au centre du voyage l’homme et la rencontre et qui s’inscrivent dans une logique de développement des territoires.

L’implication des populations locales dans les différentes phases du projet touristique, le respect de la personne, des cultures et de la nature et une répartition plus équitable des ressources générées sont les fondements de ce type de tourisme.

Cette définition a été élaborée par en 2004 par un Comité de pilotage constitué de l’UNAT, des associations de tourisme solidaire et de leurs partenaires.

Soutien à des projets

En cela, grâce à un pourcentage prélevé sur le prix de vente, les voyagistes soutiennent des projets de développement tels que la construction de maisons, d’écoles, de puits, etc. Qui, de ce fait, bénéficient à l’ensemble de la communauté et non pas uniquement à certains villageois.

En ce qui nous concerne, le cabinet ID-Tourism soutient et travaille pour un renforcement de ce secteur du tourisme au travers d’accompagnements d’acteurs dans les Pays du Sud.

Pour exemple, nous avons œuvré durant l’année 2013 en coopération avec l’ONG Eco-Bénin concern, la CTB (Agence Belge de développement), la FBO-TRS (Fédération Béninoise des Organisations pour un Tourisme Responsable et Solidaire), l’ABENOR (organisme de certification du Bénin) et le ministère du tourisme Béninois, sur l’élaboration d’un « label de certification nationale pour le tourisme équitable au Bénin ».

Cette certification, appelé BTE (Bénin Tourisme Equitable) a permis de mieux structurer le secteur du tourisme équitable afin de garantir aux touristes internationaux que ces opérateurs effectuent leurs activités dans le respect de  l’environnement humain et naturel.

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Pour terminer sur ce sujet du tourisme équitable et solidaire, il est à noter que parallèlement à ce marché, on dénombre une multiplication importante de voyagistes faisant ce que l’on appelle du tourisme de volontariat (ou volontourisme) qui lui est a été très décrié par la presse internationale et certaines associations, de par le caractère ambivalent de ces structures souvent accusées de pervertir le volontariat en un voyage voyeuriste. Or, de nombreuses personnes confondent encore le tourisme équitable et solidaire avec le volontariat. Pourtant, comme le prône l’ATES, le tourisme équitable et solidaire est avant tout un voyage de découverte où la rencontre est au cœur du séjour.