Il y a 2 mois, je me rendais en Guadeloupe pour participer à cette mission incroyable qu’était #CaribeWave2017 avec la team HAND pour Hackers Against Natural Disasters. Je vous en parle dans cet épisode de ID-TALKS.

Lors de ce déplacement, j’ai rencontré plein de gens incroyables, des geeks, des activistes, des entrepreneurs sociaux, des pilotes de drones, des génies de la bidouille, etc.

Parmi ces personnes, j’ai bien sympathisé avec Loïc Ortola, entrepreneur, geek, codeur et pilote-crasheur de drones. Lyonnais d’origine, il va avoir 28 ans et il a fait de la notion de partage de connaissances son leitmotiv. Il aime partager sa passion pour l’information au plus grand monde mais aussi la motivation au travail (je crois qu’il possède toute la bibliothèque d’Amazon sur le développement personnel dans son appart parisien).

Son projet d’entrepreneur aujourd’hui, c’est Jawg Maps, un Google Maps français basé sur la donnée OpenSource. En discutant avec lui, je me suis dit que ça avait un lien intéressant avec le tourisme et le tourisme durable car on en utilise pas mal de la cartographie dans le tourisme !

Quand je lui demande ce qu’est Jawg Maps plus en détails, voici sa réponse :

« Jawg maps, c’est une plateforme de mapping. En vrai, c’est juste un moyen compliqué de dire qu’on fait des cartes. Comme Google Maps, comme Via Michelin, comme Bing. On vit dans l’ère de l’assistant personnel, et le grand-public a choisi de déléguer un certain nombre d’usages à la technologie. Parmi ces usages, le « où » et « comment » se repérer et se déplacer. »

Il poursuit : « Pour s’en rendre compte, j’adore cette anecdote : est-ce que ça t’es déjà arrivé de sortir du métro, et de faire 100m dans une direction juste pour voir dans quel sens la « bulle » se déplace sur Google Maps? Nous avons choisi de ne plus prendre le temps de se repérer, ni de créer son itinéraire, et encore moins de regarder le nom des rues. Si tu regardes de plus près, le point commun entre Uber, Airbnb, les Objets Connectés, Booking, MonDocteur, la SNCF et même Pokémon Go, c’est qu’ils ont tous une stratégie autour de données localisées. »

Sa vision, c’est que la carte est un des moyens les plus moyens les plus intelligibles de représenter cette donnée de façon ergonomique pour un usager. Et pour lui l’avenir est clair ! « Ce marché ne peut que grandir. » affirme-t-il.

Une différence avec Open Street Map …

Pour moi, quand il me raconte tout ça, je fais le lien assez vite avec Open Street Map mais il m’explique vite les différences car je reste un néophyte. Il m’explique que OSM (pour les intimes), c’est plutôt le Wikipedia de la carte. Historiquement, selon lui, la valeur d’un système cartographique est toujours proportionnelle à l’investissement qui est réalisé sur la collecte. On se rappelle quand il fallait acheter les « Cartes de France 2002 » pour le GPS Tom Tom… Avec l’arrivée du web, les usages et les modèles de valeur ont explosés. Wikipedia a disrupté totalement Encarta. Il pense alors que la même chose est en train de se passer dans le monde des cartes. « En 2004, OSM était une feuille blanche ! Aujourd’hui, c’est une base de données de plusieurs centaines de Giga-octets qui regroupe la plupart des données géographiques du monde (routes, cadastre, points d’intérêts, etc.). Avec ces données, on peut faire plein de choses : des cartes en ligne (sous forme d’images), des impressions, des moteurs d’itinéraires, des annuaires, etc. »

Et toutes ces données, sont entretenues par plusieurs dizaines de milliers de contributeurs dans le monde. Mais aussi par de plus en plus d’industriels comme la SNCF par exemple.

Alors, faut-il arrêter d’utiliser Google Maps, comment peut-on pousser les gens à utiliser les cartographies de Jawg ?

Pour Loïc, « Les outils de Google Maps sont excellents. C’est là qu’OpenStreetMap fait pâle figure (car ce n’est pas son objectif). En termes de valeur sur la donnée, OpenStreetMap est une source exceptionnelle. En termes d’industrialisation et d’outillage, c’est autre chose. C’est ce jour que Jawg a pris sens dans notre tête. On cherche à donner la possibilité à de vraies entreprises d’avoir une alternative. »

Sur la plupart des solutions du marché, il y a une certaine délégation de gouvernance et de maîtrise car l’ambition se trouve encore autour de la donnée. En utilisant OpenStreetMap, Loïc pense que les acteurs font une délégation, mais c’est une délégation « positive ». C’est un vrai choix politique au final de mettre à disposition les données pour tous. Et en retour, des contributeurs pourront les enrichir et bénéficier automatiquement des améliorations. Pour le secteur du tourisme, les points d’intérêts d’une ville, les chemins de rando en montagne, les pistes de ski, etc. sont déjà très bien décrit dans OSM. Y’a plus qu’à donc !

Pour Loïc, « Jawg, c’est juste une « manière » d’utiliser cette donnée pour en faire une carte. Si vous utilisez Jawg demain, c’est justement pour bénéficier de ces données sur vos cartes, très simplement. Evidemment, nous avons aussi la possibilité de disposer de jeux de données « privés », dont vous êtes les uniques propriétaires. »

Un autre aspect est que la plupart des autres acteurs monétisent leur plateforme de différentes manières. En fait, la plupart sont très chers une fois que vous atteignez un certain degré d’utilisation. Les autres favorisent le placement publicitaire au sein des applications.

On se retrouve avec des choses assez loufoques: une chaîne d’hôtels peut retrouver des hôtels concurrents mis en avant dans leur propre app mobile par exemple…

Jawg Maps = acteur du tourisme durable ?

Au final, je comprends vite que Jawg est un peu un acteur du tourisme durable. Il y a en effet des valeurs propres aux enjeux du développement durable comme la question de l’Open Source. De plus, il lutte contre le Digital Labour, le respect de l’identité graphique et en proposant en plus un très bon rapport qualité prix pour les professionnels !

Alors, n’attendez plus ! Allez discuter avec Lolo de vos projets de cartographie pour les entreprises du tourisme et pour les destinations !

Guillaume Cromer, directeur Gérant ID-Tourism (Suivez moi sur Twitter)

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