Une pratique inconnue en France

Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à un sujet particulier qui en France correspond à une pratique touristique peu connue (voire pas du tout) : le Dark Tourism.

PHNOM PENH, CAMBODIA: Western tourists look at Khmer Rouge victims’ skulls on display at the former Khmer Rouge extermination camp Choeung Ek, a site of some 86 mass graves of 8,985 victims located in the outskirts of Phnom Penh, 16 October 2004. The camp is now turned into a memorial site for victims of the Khmer Rouge genocide during their reign 1975-1979. AFP PHOTO/HOANG DINH NAM (Photo credit should read HOANG DINH NAM/AFP/Getty Images)

Débat de pratique

Dans les pays anglophones (et particulièrement aux Royaume-Unis), le Dark tourism fait débat et est un réel objet d’étude. Dans ce cadre, il nous a paru intéressant que l’équipe d’ID-Tourism mette en lumière ce type de séjours de plus en plus tendances et correspondant parfois, à ce que certains considèrent comme le « côté obscur » du tourisme.

Le dark tourism ou thanatourism se définit, selon « the insitute of dark tourism research », comme : l’acte de voyager dans le but de découvrir des lieux/sites touristiques dans lesquels se sont produits des événements macabres, des catastrophes naturelles ou ayant une caractéristique effrayante. Contrairement au sens commun, il ne s’agit pas forcement de voyages illégaux et beaucoup d’offres touristiques peuvent être considérées comme des pratiques de dark tourism.

Dans ce cadre, un « dark tourist » est un touriste qui fait un voyage expressément dans le but de visiter des sites dans lesquels ont eu lieu des catastrophes, des massacres ou encore des épisodes historiques macabres. C’est donc dans la majeure partie des cas, la motivation de la venue du touriste, plus que la pratique en elle-même qui différencie le tourisme de mémoire et le dark tourism.

Des exemples évidents

Le cimetière du père Lachaise, la prison d’Alcatraz (photo ci dessus), la maison d’Anne Franck à Amsterdam, le Ground Zero sont autant de site très visités qui font partie de pratiques touristiques pouvant être considérés comme du dark tourism.

Certains sites comme le camp d’Auschwitz (photo ci-dessous), par exemple, pose un souci éthique puisque ce site connaît un nombre de visiteurs de plus en plus conséquent (1 million de touristes en 2007 et  1.5 millions en 2014) et a connu de nombreux aménagements qui, selon certains historiens, dénaturent le site d’origine  et  ferait  d’Auschwitz un site d’attraction touristique et non plus un site de commémoration.

Dark Tourism = tourisme de mémoire ?

De même, au-delà de la modification physique des sites (via des aménagements pour mieux accueillir le public), la crainte des historiens est que ces modifications fassent changer le regard des touristes par rapport à ces lieux qui pourraient ainsi, perdre leur fonction de lieux de mémoire au profit du loisir.

Quoi que l’on en pense, il est en tout cas certain que ce type de voyages sont de plus en plus tendances et ces lieux sont aujourd’hui fréquentés par des touristes dont les motivations sont diverses et variées.  A ce jour, il existe même des sites internet spécialisés sur le crédo du dark tourism et sur les possibilités en matière de séjours touristiques : http://www.darktourism.net/v1/.

Benjamin Malaterre, consultant ID-Tourism (Suivez moi sur Twitter)